samedi 22 septembre 2007

Vue Aérienne du Fort de Vaux

Cela change de Douaumont...

On reste dans le secteur de Verdun avec cette photo aérienne du fort de Vaux rendu célèbre par sa résistance et les combats qui s'y sont déroulés.

Cette vue est relativement récente (aujourd'hui le parking est plus grand :/ ). Le fossé de gorge a disparu ainsi que l'entrée. On voit par contre bien la casemate de bourges et la façade de la caserne.

Le Fort d'avant 1885

Jusqu'en 1885, un fort Séré de Rivières n'est en fait qu'une batterie de canons (en général 20 à 30) à ciel ouvert un peu plus protégée. Cette batterie est entourée d'un fossé profond en général d'environ 5m et large d'une dizaine. Afin d'empêcher l'ennemi de franchir ce fossé, celui ci est battu par des canons (canon de 12culasse et canon revolver en général) placés dans des caponnières. Le tracé du fossé et donc du fort est polygonal représentant environ 250*350m (ordre de grandeur, bien evidemment).
A l'intérieur même du fort on retrouve: un casernement construit selon un plan type, une ou plusieurs poudrières, les traverses abris pour protéger servants et munitions et les plateformes de tir elles mêmes et un parapet d'infanterie pour la défense rapprochée. L'accès au fort se fait via un pont mobile.
Le fort est entouré, au-dela du fossé, par une zone non construite ni plantée en pente douce nommée glacis.

La bâtiments sont en maçonnerie de 1.5m à 2m d'épaisseur recouverts de 5m de terre. Ces dispositions suffisaient à parer aux obus de l'époque chargés de poudre noire. Nous verrons que cela ne durera pas...

jeudi 20 septembre 2007

Le système Séré de Rivières autour de Paris

Pour comprendre l'implantation des forts Séré de Rivières autour de notre capitale, il convient de remonter un peu le temps.
En 1670, Louis XIV fait raser l'enceinte entourant Paris qui devient une ville ouverte et le restera 150 ans environ. En 1814, Paris tombe aux mains des Cosaques qui font brouter leurs chevaux sur le Champ de Mars. En 1815, Paris est de nouveau occupée.
Afin d'éviter un troisième investissement de la ville et de calmer l'opinion publique, une enceinte fortifiée est construite en 1840. Elle consiste en un mur entourant Paris (à l'emplacement de l'actuel périphérique) et en des bastions détachés à 3km afin de tenir l'artillerie hors de portée des boulets. Cette enceinte représente une longueur de 38km.
Le seul petit problème est qu'en 1870 lorsque les prussiens assiègent Paris, il amènent avec eux des canons, non plus en bronze mais en acier dernier cri et se chargeant par le culasse. Quelle différence me direz vous? Elle est presque minime: ces canons portent à 8-9km. Paris est bombardée et notre armée ne peut répliquer. Après la défaite, la France décidera d'inclure dans son programme de fortification une nouvelle ceinture à Paris qui, celle-ci, sera longue de 126km et défendant aussi Versailles qui était le coeur politique du pays. Ainsi seront bâtis autour de la ville de nombreux forts et batteries. Leur positionnement fut assez simple car on les plaça à l'endroit où les Prussiens avaient mis leurs batterie lors du siège de 70.
En 1914, lorsque les Allemands reviendront, leurs canons porteront encore plus loin. Les forts seront alors désarmés et les batteries positionnées plus en avant...

mercredi 19 septembre 2007

Douaumont, le casernement

Le Casernement du fort de Douaumont a été maintes fois carte-postalisé. En voici un autre exemple. Remarquez les restes de barbelés au 1er plan.

Légende: Fort de Douaumont, surnommé par le Kronprinz "le pilier angulaire nord-est des fortifications permanentes de Verdun".

mardi 18 septembre 2007

Toujours Douaumont

Voici une jolie carte colorisée du fort de Douaumont.
La vue est prise après guerre et l'on voit l'installation du musée.
Par rapport à la carte précédente, on se situe a peu près au niveau de la terrasse et le chemin que l'on voyait se trouve au niveau de l'herbe au centre à droite de la vue. L'accès a déjà été nivelé pour permettre l'accès des pèlerins-touristes.

Encore Douaumont...

Bon, je continue à poster les cartes déjà en ma possession.

Là, il s'agit toujours de Douaumont mais on a franchi l'entrée et on se trouve au pied du balcon. Le chemin que l'on voit permet d'atteindre la caserne. Cette partie du fort a quasiment disparu aujourd'hui.
Légende: Fort de Douaumont: Vue prise lors des premiers bombardements Allemands au début de 1916

Le Système Séré de Rivières

Après notre mémorable défaite de 1870, l'armée française est exsangue. Afin de se prémunir contre un nouvel assaut de l'Allemagne nouvellement fondée, la France décide de se doter d'un système de fortifications et confie la tache au général Séré de Rivières.
Celui-ci va doter le pays d'un véritable rideau défensif organisé autour de 4 camps retranchées qui sont du nord au sud: Verdun, Toul, Epinal et Belfort. De nombreux forts et ouvrages constituent ces camps retranchés qui sont, eux mêmes, reliés entre eux par des forts dits "de rideau". Entre les deux rideaux (Verdun-Toul et Epinal-Belfort) se trouve une zone non fortifiée appelée trouée. Il s'agit d'un piège destiné à attirer l'ennemi que se heurtera, s'il s'y aventure, au camp retranché de Langres. Ce piège fonctionnera aux dépends du Konprinz en 1914.
Outre Langres, d'autres camps retranchés de moindre important sont ainsi créés (Besançon, Dijon, La Fère, Laon et Reims).

Le principe du camp retranché est celui de toute fortification, tenir les canons adverses éloignés du noyau central. Ainsi, Séré de Rivières va ceinturer les camps retranchés d'ouvrage placés entre 6 et 9 km du noyau.

dimanche 16 septembre 2007

Ce bon Raymond Adolphe Séré de Rivères

Le Général Raymond Adolphe Séré de Rivières est né le 20 Mai 1815 dans le Tarn, plus précisément à Albi. Il est issu d'une famille dont plusieurs membres se sont distingués. Ainsi, l'arrière grand père du général est élu Capitoul de Toulouse en 1723 pour le quartier de la Dalbade. On trouve de même dans la famille de Raymond Séré de Rivières de grands noms comme Jean François de Lapérousse ou encore Henri de Toulouse-Lautrec.
Le père du général a lui aussi embrassé la carrière militaire de servira comme capitaine au régiment Dauphin-Infanterie.
Il entre très tôt au collège Stanislas à Paris puis poursuis des études de droit. En 1833, il est admis à l’Ecole Militaire de Saint Cyr mais choisis de ne pas y rentrer. Il intégrera ensuite l’Ecole Polytechnique d’où il sortira avec le grade de sous-lieutenant du Génie, classé 77e sur 107 en 1837. Séré de Rivières s’initie immédiatement à la fortification permanente en entrant, dès sa sortie de Polytechnique, à l’Ecole d’Application de l’Artillerie et du Génie de Metz.
Suite au constat alarmant sur l’état des fortifications françaises, le maréchal Soult crée en 1841, une commission visant à réorganiser les défenses côtières du pays. Sous l’impulsion de Thiers, de gros chantiers sont mis en place à Lyon, Paris, Grenoble, Belfort ou encore Toulon afin de réorganiser les fortifications. Séré de Rivières participera à ce dernier chantier à partir de janvier 1843 et pourra ainsi montrer ses qualités techniques. Il quittera Toulon en 1848, non sans s’y être marié. Après diverses affectations (Perpignan, Castres, Carcassonne), il est appelé au Comité des Fortification à Paris comme secrétaire-rédacteur du Génie. Il a alors 39 ans et est Capitaine. Servant au Dépôt des Fortifications de 1854 à 1858, année où il sera promu Chef de Bataillon, Séré de Rivières suit les idées du haut commandement et fonde son propre jugement. En 1859, le futur général part servir aux cotés du général Bazaine en Italie contre les Autrichiens où il est blessé.
De janvier 1862 à août 1864, Séré de Rivières est muté à Nice ou il réalise une étude sur la future défense de la ville. Le 12 Août 1864, il est nommé Lieutenant Colonel et prend la tête du Génie de Metz pour quatre ans. Il y commence la réorganisation de la ceinture fortifiée de Metz qui sera terminée par les allemands. Il est à noter que ces forts seront les dernières constructions bastionnées réalisées en France. On y retrouve toutefois des évolutions prenant en compte les derniers développements de l’artillerie ainsi que la protection du personnel. Il est par exemple à noter que l’on commence à voir apparaître les casernements à deux étages (Fort de St Julien).
Nommé colonel au début de 1868, Séré de Rivières est muté à Lyon pour y réorganiser la défense de la ville. Il rend son rapport sur la question le 10 Août 1870 et celui-ci est immédiatement approuvé. Suite a la chute de l’empire, Séré de Rivières est nommé commandant de la place et est chargé du maintien de l’ordre public. Proposé au grade de Général de Division, ce dernier refuse mais demande à être nommé Commandant de la place de Lyon. Il recevra finalement ses deux étoiles le 30 Octobre 1870 et prend le commandement du Génie de l’Armée de Lyon qui devient peu après le 24e Corps. C’est avec ce corps qui rejoint l’Armée de l’Est dont la mission est de libérer Belfort. Le 14 Janvier, il prend le commandement du Génie de l’Armée de l’Est. Suite a la défaite d’Héricourt, le Général doit faire retraite et rejoint la Suisse le 1er Février. Il ne rentrera en France que le 11 Mars après la signature des préliminaires de paix.
Suite à l’insurrection parisienne du 18 Mars 1871, Séré de Rivières est appelé à Versailles où il prend le commandement du Génie du 2e Corps de l’Armée de Versailles sous les ordres du Général Cissey qui deviendra plus tard ministre de la guerre. Il est chargé de reprendre les forts d’Issy et de Vanves tenus par les Fédérés et entre dans Paris le 21 Mai. Il participe à la féroce répression contre les Communards. L’assaut contre les forts de la ceinture de 1840 lui permet de plus d’en voir les failles de conception.
La paix est signée le 10 Mai 1871. Le choc est tel qu’une commission parlementaire est instaurée pour juges du comportement de plusieurs commandants de places fortes dont le général Bazaine, commandant l’Armée du Rhin. Des blâmes furent distribuées mais Bazaine refusa cette sentence et demanda à être jugé et ce qui devait être une affaire interne à l’armée apparu sur la place publique. Il fut alors accusé d’avoir illégalement traité avec l’ennemi et tenu pour responsable du désastre de Sedan et de la chute de Metz. Séré de Rivières fut chargé par le gouvernement d’instruire le procès avec l’espoir d’étouffer l’affaire. C’était compter sans le caractère du général qui avait tout d’abord refusé la proposition mais ne put en rejeter l’ordre. Tiraillé entre son devoir et l’amitié qu’il portait a son ancien supérieur, Séré de Rivières rédigea à contre cœur un rapport de 300 pages démontrant la culpabilité de Bazaine, rapport publié le 6 Mars 1873. Bazaine sera condamné à la peine de mort mais la peine sera commuée en 20 ans de prison). Cette réussite vaudra au général de Rivières le grade de Général de Division le 4 Octobre 1874 et la place de Directeur du Génie.
En parallèle du procès Bazaine, Séré de Rivière rédige un mémoire sur la reconstruction des fortifications en France. A partir de 1873, Séré de Rivière met en place ce qui deviendra le système portant son nom. Le 20 Mai 1874, il publie « l’exposé du système défensif de la France » qui affinera par d’autres ouvrages. En 1875, il prévoit la construction de la 2e Ceinture de Paris. En 1876, il soumet la création des places fortes de Lille et Dunkerque et en 1877 s’intéresse à la fortification du Jura et de la Haute-Savoie. Cette même année il rencontre Paul Decauville. De cette rencontre résultera l’utilisation massive de chemins de fer à voie étroite.
Séré de Rivières quittera son poste de Directeur du Génie le 10 Janvier 1880 alors que son œuvre n’est pas encore terminée.
Il décédera à Paris de 16 Février 1895.

Source principale: Le général Raymond Adolphe Séré de Rivières de Marie-Christine CLERISSE

Douaumont: A tout seigneur tout honneur

Et bien, autant commencer par le commencement,
voici une CPA "de guerre" c'est à dire acceptée par la censure (on voit le visa en haut à gauche). C'est ce marquage qui permettait de publier la carte postale en temps de guerre. Cela évitait les images à caractère choquant, anti-patriotique ou démoralisant. A titre d'exemple, dans la presse on pouvait publier des photos de cadavres allemands et pas français.

Sur cette carte, il s'agit du fort de Douaumont près de Verdun et plus particulièrement de son entrée. Ce fort a été capturé au tout début de la bataille de Verdun et ne fut repris qu'à la fin de celle ci.
légende: Le fort de Douaumont (Meuse) repris par nos troupes
le 24 Octobre 1916

Ca y est, je me lance...

Bon bah, après avoir mis en place un site web pour mon frangin (les plaques d'identités allemandes de la Grande Guerre) Je me lance dans le blog, pour moi ce coup ci.

Je m'intéresse (depuis assez peu il est vrai...) à la fortification Séré de Rivières. J'aurai d'ailleurs l'occasion d'en reparler.
Comme tous les sujets un peu militaires, ces forts et ouvrages ont intéressé les éditeurs de cartes postales. Ce sont ces cartes que je me propose de vous faire découvrir sur ce blog.